28e AGA - table ronde : 1er juin 2019

À titre d'association nationale qui représente l'ensemble des artistes en arts visuels du Québec, le RAAV fait face à plusieurs défis, dont celui de l’inclusion des artistes autochtones dans le circuit professionnel des arts visuels québécois.
Qui dit « inclusion », dit « reconnaissance » et « légitimation » de la pratique artistique autochtone par le milieu de l’art contemporain. Or, l’art autochtone a longtemps été victime de stéréotypes et de clichés de la part du grand public, mais aussi des institutions dites des Beaux-Arts, favorisant un clivage entre un art dit « contemporain » répondant à des critères d’excellence esthétique et un art autochtone davantage associé à la tradition, à l’artisanat et au marché touristique. On assiste néanmoins, depuis quelques années, à un désir de rattrapage marqué de la part des institutions artistiques, mais aussi politiques (CAC, MCC, CALQ, CAM - subventionnaires). Empreint d’un langage et d’une vision qui lui est propre, l’art autochtone témoigne d’une histoire. Les artistes autochtones utilisent les outils de l’art contemporain et de l’art actuel en conservant leurs valeurs, leurs croyances, leur identité.
Dans ce contexte, comment favoriser la reconnaissance de ces artistes auprès des associations professionnelles telle que le RAAV ? Quelles sont les embûches majeures dans ce processus de reconnaissance et donc d’intégration? La notion de pair telle qu’elle est définie par le milieu des arts visuels constitue-t-elle le véritable enjeu de ce parcours, de cette quête?
Animée par Jean-Philippe Uzel, cette table ronde réunira Camille Larivée, Mélanie Lumsden et Avery Zhao-Djokic.
Où : salle DR-200 du département d’histoire de l’art de l’UQAM situé au 1430 rue St-Denis à Montréal
Quand : 1er juin 2019 à 14h
Tarif: gratuit et ouvert à tous
Le modérateur :
Jean-Philippe Uzel est professeur d’histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal depuis 1999. Son champ d’expertise porte sur l’histoire et la théorie de l’art moderne et contemporain, et plus particulièrement sur les rapports entre art et politique. C’est sous cet angle qu’il s’intéresse depuis près d’une vingtaine d’années à l’art contemporain autochtone d’Amérique du Nord. Il a fait paraitre en 2017 une étude commandée par le Conseil des arts de Montréal intitulée : Pratiques professionnelles en arts visuels issues de l’autochtonie et de la diversité à Montréal. Il est membre de l’équipe montréalaise du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones — CIÉRA (Programme Regroupement stratégiques — FRQSC).
Les participants :
Camille Larivée est une street artiste, commissaire indépendante et organisatrice de projet en art communautaire basé à Montréal. Elle détient un baccalauréat en Histoire de l'art et un certificat en études féministes de l'UQAM. Camille a été coordonnatrice pour plusieurs projets dans le milieu culturel à Montréal et elle a collaboré entre autres avec le RÉSEAU pour la stratégie urbaine de la communauté autochtone de Montréal, l’Alliance des arts médiatiques indépendants, la Coalition nationale des arts médiatiques autochtones et le réseau Accès Culture. En 2014, elle a fondé le collectif Unceded Voices/Les Voix Insoumises, une convergence qui travaille sur l’invisibilité des femmes artistes et muralistes autochtones et de couleur, 2Spirit et Queer, dans l’espace urbain montréalais. Camille Larivée travaille actuellement pour le Collectif des commissaires autochtones (ACC-CCA) et occupe le poste de coordonnatrice du Projet Tiohtià:ke.
Mélanie Lumsden est la chargée de programmes responsable du programme Re-Connaître offert par le CALQ aux artistes et organismes autochtones. Membre de la nation Inuvialuit, Mélanie Lumsden a plusieurs années d’expérience comme chargée de projets dans le milieu culturel autochtone. Elle a notamment travaillé pour DestiNATIONS : Carrefour International des Arts et Cultures des Peuples autochtones ainsi que pour Mikana et le Wapikoni Mobile.
Avery Zhao-Djokic : est une artiste professionnelle en arts visuels membre du conseil d’administration du RAAV et de son comité d’admissibilité. Avery Zhao-Djokic s’exprime à travers la peinture, la sculpture et des actions/ interventions. Elle pratique aussi la peinture en direct en tandem avec des spectacles de musique et de danse. Elle est directrice d'Art Crush et enseigne les arts visuels à CAMMAC. Bénéficiant d'une bourse, elle a effectué une résidence d'un mois au Banff Centre afin de mener des recherches sur la notation visuelle de performances multidisciplinaires. Avery a aussi été invitée en tant que conférencière à « Son histoire: Les femmes professionnelles de la scène artistique montréalaise », un débat organisé en 2018 par CUJAH, le magazine Yiara et Her Campus Concordia. L'activisme dans les arts a conduit Avery à un mandat de deux ans à la FASA (2015 - 2017) et à la composition actuelle du conseil d'administration du RAAV et du CARCC (Droits d'auteur d'arts visuels).