La vraie maman de Caillou poursuit les Éditions Chouette et Christine L’Heureux
La requête déposée à l’encontre des Éditions Chouette et de Christine L’Heureux évoque la poursuite bâillon intentée par les intimés contre l’Association des écrivains-nes québécois-es pour la jeunesse (AEQJ) dont nous avons parlée dans un texte précédent et par laquelle les Éditions Chouette cherchent à faire admettre sa propre vision de l’histoire par une petite association d’auteurs qui a fort peu de moyens financiers pour se défendre. Mme Desputeaux a réagi en reprenant le chemin des tribunaux pour appuyer l’AEQJ.
Déposée tout récemment, la Requête introductive d’instance (en jugement déclaratoire) vise entre autres à établir, une fois pour toutes, la maternité exclusive d’Hélène Desputeaux sur la dimension matérielle du personnage Caillou publié par Chouette à compter de 1989; que les intimés ne détiennent aucun droit d’auteur sur cette dimension matérielle; que Chouette n’avait pas la propriété des droits d’auteur pour conclure une entente avec CINAR ou ses ayants droit, dont Cookie jar Inc. et DHX Media Inc., en 1995; et enfin que Chouette ne peut prétendre offrir une page « officielle » Facebook de Caillou étant donné que les droits d’auteur et les droits moraux sur la matérialisation du personnage original de Caillou appartiennent à Hélène Desputeaux.
La lecture de la requête est pour le moins édifiante et lève le voile sur les multiples entorses aux droits d’auteur d’Hélène Desputeaux, sur l’utilisation de prête-noms par Chouette et Christine L’Heureux pour obtenir des subventions de Patrimoine Canada et de la SODEC, les ententes longtemps gardées secrètes entre les Éditions Héritage et les Éditions Chouette pour réduire les redevances à verser à la créatrice de Caillou; le refus de reddition de comptes et le non-paiement des redevances dues à la créatrice de Caillou et, enfin, le contrat signé entre Chouette et CINAR portant sur des images créées par Hélène Desputeaux sans qu’elle en soit partie prenante.
Pour lire le texte complet de la requête suivre ce lien.
Postes Canada
Par ailleurs, Postes Canada, dans un courriel sibyllin, annonçait cette semaine à Hélène Desputeaux que le projet de timbre commémoratif célébrant les 25 ans de Caillou était suspendu « pour une durée indéterminée, cela dans un souci d’être une partie neutre à l’égard des procédures judiciaires ». Encore une conséquence des actions répréhensibles de la maison d’édition Chouette, et un manque à gagner pour la créatrice de Caillou. Il est à noter que la requête de Mme Desputeaux n’était pas encore déposée au greffe de la Cour au moment ou Postes Canada parlait dans ce courriel de son souci de rester neutre.